Carbini

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Carbini
Carbini
Carbini vu depuis A Punta
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Corse-du-Sud
Arrondissement Sartène
Intercommunalité Communauté de communes de l'Alta Rocca
Maire
Mandat
Jean-Jacques Nicolaï
2020-2026
Code postal 20170
Code commune 2A061
Démographie
Gentilé Carbinais
Population
municipale
115 hab. (2021 en augmentation de 16,16 % par rapport à 2015)
Densité hab./km2
Géographie
Coordonnées 41° 40′ 47″ nord, 9° 08′ 50″ est
Altitude 600 m
Min. 257 m
Max. 1 316 m
Superficie 16,47 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Porto-Vecchio
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Grand Sud
Localisation
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Carbini est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Le village appartient à la piève de Carbini, en Alta Rocca.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Carbini appartient à la piève de Carbini, dans l'Alta Rocca. Elle est située au sud-est de Levie sur la route qui mène à Sotta par le col de Bacinu. La commune inclut le petit village d'Orone, situé 1,5 km plus au sud.

Communes limitrophes

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Climat et végétation[modifier | modifier le code]

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Accès routiers[modifier | modifier le code]

La commune est traversée dans un axe nord-sud, par la route D59.

Transports[modifier | modifier le code]

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Carbini est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Porto-Vecchio, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (94,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (88,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (6,5 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %)[6]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Au IIe siècle, le géographe grec Ptolémée avait relevé l'existence d'une trace de population très ancienne[7].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

À cette époque, la communauté abritait la secte dite des Giovannali dont la doctrine sociale prônait une totale égalité entre ses membres ; tout devait être mis en commun. Ils refusaient aussi de payer l'impôt aux Seigneurs. En 1354, sur requête de Mgr Raimondo, évêque d'Aléria, lui affirmant que les Ghjuvannali sont hérétiques et « irrespectueux envers l'autorité épiscopale », le pape Innocent VI alors en résidence en Avignon, les excommunia et les déclara hérétiques.

Existaient alors à Carbini deux églises : l'église Saint-Jean destinée aux nobles, et San-Quilico aux membres des Giovannali. Cette dernière sera ruinée.

Dans son ouvrage Histoire illustrée de la Corse (1863-1866), l'abbé Galletti en a fait le récit suivant :

« Carbini est l'endroit où prit naissance cette exécrable société des Giovannali, vers la fin du quatorzième siècle, société qui professait une espèce de saint-simonisme et les opinions les plus exagérées du communisme. Cette société se propagea en Corse, mais les habitants en firent prompte justice : ils en massacrèrent tous les membres.
La secte des Giovannali commença en Corse en 1531. Les chefs créateurs de cette société religieuse furent Paul et Henri d'Attala, frères bâtards de Guglielminuccio d'Attala. Cette faction fut excommuniée par le pape Innocent VI, et impitoyablement persécutée par les Corses commandée par les commissaires du pontife. Elle resta massacrée et anéantie dans la Pieve ou canton d'Alesani. Cette secte avait pris le nom de Giovannali, peut-être de l’église de Saint-Jean de Carbini, où ses prosélytes se rassemblaient souvent. Ils ne reconnaissaient que l'évangile de saint Jean, et ils l'interprétaient à leur manière. Les Giovannali mettaient tout en commun, terres, argent, femmes, etc. La nuit, ils se réunissaient dans leurs églises, et après l'office les lumières s'éteignaient, et ils se livraient à des orgies monstrueuses. Carbini, devenu désert à cause de la destruction des Giovannali, fut repeuplé par des familles envoyées de Sartène. »

— Jean-Ange Galletti - Histoire illustrée de la Corse p. 139

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Avant la Révolution, la piève de Carbini[Note 3], était une des plus vastes de Corse, commençant à Bavella au nord pour s'étendre de mare a mare depuis Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio à l'est sur la mer Tyrrhénienne jusqu'au-delà de Figari vers le sud-ouest. Il correspond grossièrement aux cantons de Levie et de Figari actuels.

La commune est le berceau des Ghjuvannali.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
maire en 1911 ? Vincent Nicolai    
2001 2014 Jules-Ferdinand Cucchi[8]    
2014 En cours Jean-Jacques Nicolai SE Fonctionnaire
Les données manquantes sont à compléter.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1872. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[10].

En 2021, la commune comptait 115 habitants[Note 4], en augmentation de 16,16 % par rapport à 2015 (Corse-du-Sud : +6,69 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
315338361409520522553421510
1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
564557583559321352192148128
1982 1990 1999 2004 2006 2009 2014 2019 2021
1259510010198110100112115
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Église San Giovanni[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Jean-Baptiste et son campanile

L'église romane San Giovanni, de style pisan et datée du XIIe siècle, était considérée par Prosper Mérimée comme la plus ancienne de Corse. Elle fait partie d'un ensemble qui comprenait jadis deux églises, un campanile et un baptistère. De cet ensemble, ne subsistent que l'église San Giovanni et le campanile voisin. Lors de fouilles archéologiques, ont été mises au jour les fondations d'une église San Quilico[7].

C'est une petite église à simple nef et aux proportions élégantes. La décoration extérieure comporte une frise continue de petites arcatures à modillons. La partie supérieure du clocher séparé (campanile) a été reconstruit à la fin du XIXe siècle, restaurée après une demande de Prosper Mérimée[7]. L'église a été restaurée en 1983.

Entre les deux édifices subsistent les vestiges de l'église paléo-chrétienne.

L'église Saint-Jean a été classée Monument historique par arrêté du 12 juillet 1886[13].

Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]

Église San Giovanni[modifier | modifier le code]

Déjà classée MH, l'église est également reprise à l'Inventaire général du patrimoine culturel[14]. L'édifice religieux recèle quatre Elle recèle quatre œuvres remarquables :

  • Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste[15] ;
  • une statue de l'Immaculée Conception du XIXe siècle[16] ;
  • une sculpture Christ en croix du XIXe siècle[17] ;
  • une statue de procession saint Jean-Baptistedu XIXe siècle[18].

Chapelle San Quilico[modifier | modifier le code]

La chapelle San Quilico, à l'état de vestiges, est reprise à l'Inventaire général du patrimoine culturel[19].

Presbytère[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui la mairie, l'ancien presbytère date d'avant 1885 (ancien cadastre). Sa construction comporte des pierres provenant de l'ancienne église dite « chapelle San Quilico »[20].

Maisons[modifier | modifier le code]

Carbini possède un bâti remarquable, tant au village qu'aux hameaux de Foce d'Olmo, d'Orone et de Noce. Sur un total de trente et une repérées, dix maisons ont été étudiées, dont trois maisons de bergers. De simple niveau à plusieurs étages, elles ont été construites aux XVIIe siècle, XVIIIe et XIXe siècles en moellons de granite taillé[21].

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

Parc naturel régional[modifier | modifier le code]

Carbini est une commune adhérente au parc naturel régional de Corse[22], dans son « territoire de vie » appelé Alta Rocca (PNRC).

ZNIEFF[modifier | modifier le code]

Carbini est concernée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :

Forêts de Barocaggio et Zonza (940004150)[23] ;
Réservoir Ospedale, forêt autour du lac (940030502)[24].

Natura 2000[modifier | modifier le code]

Sites d'Intérêt Communautaire (Dir. Habitat)
Forêt de l'Ospedale
Le site abrite un SIC de la directive "Habitats, faune, flore", d'une superficie de 733 ha, inscrit à l'Inventaire national du patrimoine naturel sous la fiche FR9400583 - Forêt de l'Ospedale[25].
Zones de Protection Spéciale (Dir. Oiseaux)
Forêts territoriales de Corse
Le site abrite une ZPS de la directive "Oiseaux", d'une superficie de 13 223 ha, inscrit à l'Inventaire national du patrimoine naturel sous la fiche 9410113 - Forêts territoriales de Corse[26].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Xavier Nicolaï, secrétaire général d'Indochine sous le gouvernorat de Robin ;
  • Carbini est aussi le village natal de Jean Marcellesi, dit Gjuvani u bellu, poète et musicien (premier du conservatoire de violon) ; il est l'auteur de la berlina qu'il composa en 1943 ;
  • Ghjuvan Cameddu Nicolaï (1863-1888) bandit d'honneur . Il composa au-dessus de Carbini, sur le massif Tasciana ,son lamentu Dal mio palazzu (complainte sur ses malheurs et son errance, inscrite aujourd'hui parmi les chants folkloriques de l'Île) .
  • Jean Vaucoret, historien, fut chargé de mission du gouvernement Chirac chargé de la culture et du patrimoine, auteur de l'Histoire des dissidences franciscaines, ouvrage primé ainsi que d'une thèse sur le populisme, Simon sabiani un homme politique contesté.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lucien Auguste Letteron, Histoire de la Corse - Tome I, Bastia, Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier, , 502 p. - Tome I lire en ligne sur Gallica.
  • Jean-Ange Galletti, Histoire illustrée de la Corse, Paris, Imprimerie De Pillet fils aîné, rue des Grands Augustins 5, 1863-1866, 573 p. lire en ligne sur Gallica

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. plus tard de Levie avant de devenir avec la Révolution française le canton de Levie
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin », sur insee.fr (consulté le ).
  5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  7. a b et c Guide touristique du Guide Vert de la Corse, Michelin, 2006
  8. Site de la préfecture corse- identité du maire de la commune
  9. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  10. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  13. Notice no PA00099087, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  14. Notice no IA00071620, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  15. Notice no IM2A000001, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  16. Notice no IM2A000002, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  17. Notice no IM2A000003, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  18. Notice no IM2A000004, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  19. Notice no IA00071621, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  20. Notice no IA00071622, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  21. Notice no IA00071703, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  22. Le Parc naturel régional de Corse sur le site de l'INPN
  23. ZNIEFF 9400041501 - Forêts de Barocaggio et Zonza sur le site de l’INPN..
  24. ZNIEFF 940030502 - Réservoir Ospedale, forêt autour du lac sur le site de l’INPN..
  25. Fiche FR9400583 - Forêt de l'Ospedale sur le réseau Natura 2000 (consulté le ).
  26. Fiche 9410113 - Forêts territoriales de Corse sur le réseau Natura 2000 (consulté le ).